Exposition « Réveille l’animal qui est en toi !  »

par Mme Omi

Avez-vous déjà rêvé que vous vous transformiez en animal ? C’est le sujet sur lequel les élèves de 4e du collège Anne Frank ont travaillé. Dans le cadre d’un projet en Arts plastiques et en Français, ils ont inventé une métamorphose animale.
La métamorphose est un changement de forme ou d’identité si important qu’on ne reconnaît plus l’être d’origine. C’est un sujet de prédilection pour les écrivains. Le poète latin Ovide raconte dans ses Métamorphoses comment la jeune Daphné s’est transformée en laurier pour échapper au dieu Apollon. Franz Kafka, écrivain tchèque plus proche de nous, a imaginé que le héros de son roman, La Métamorphose, se retrouvait un matin transformé en un horrible cafard.
Avec leur professeur d’Arts plastiques, Mme Guelt, les élèves ont réalisé un autoportrait d’eux-mêmes avec des traits animaux. Ensuite, en cours de Français avec leur professeur Mme Faulot, les élèves ont fait le récit de cette incroyable transformation.
Félins, poissons et oiseaux en tout genre étaient au rendez-vous ! La métamorphose animale est une formidable façon d’incarner son moi intérieur : solitaire comme le loup, épris de liberté comme l’oiseau, indépendant comme le chat… C’est aussi un moyen détourné de parler de l’adolescence et de ses transformations inquiétantes : pilosité, mue, changement de voix, instincts animaux… Indéniablement, les élèves de 4e ont réveillé l’animal qui est en eux.
Texte : Mme Faulot
Photos : Mme Omi


Textes d’élèves

Bryan MEKONTCHOU-JAZE
Je sentais des poils sur mon corps, sur mon visage ; je sentais également des taches. J’avais l’impression d’avoir un pelage à la place du corps. Mais qu’est-ce qui se passait ? J’étais dans tous mes états. Étais-je devenu un félin ? Si mes parents apprenaient ça, je serais chassé de ma maison ! Mais avant ça, il fallait que je découvre en quel animal je m’étais métamorphosé. Je savais que c’était en un animal poilu avec des taches. Après réflexion, j’eus l’idée de courir pour voir si j’étais rapide. Waouhhhhh !!! Je n’avais jamais vu ça. J’étais rapide comme le flash d’une photo. Soudain, tout s’éclaira. Je m’étais transformé en guépard !

Mélisse DE OLIVEIRA
Le lendemain, je me réveille et je vais à la salle de bains. Là , je vois que j’ai des yeux jaunes avec un trait noir au milieu. J’ai la peau recouverte d’écailles et de longues canines, ainsi qu’une langue fourchue. Presque toutes les trente secondes, je tire la langue. J’ai encore un côté humain, alors je mets une capuche pour cacher mon horrible visage. Pendant le déjeuner, au moment d’avaler ma nourriture, je suis prise de nausées et je pars en courant pour aller vomir. Je ne peux pas manger des aliments humains !

Clément VIGNAS
C’était une nuit de pleine lune. Je dormais tranquillement, quand soudain j’eus l’impression qu’il faisait une chaleur étouffante. Je tombai du lit en sueur. En voulant boire un verre, je vis ma patte poilue. Un pelage blanc propre et des griffes acérées : voilà ce que je voyais. J’entendais mes voisins comme s’ils étaient à côté de moi.

Guillaume VANTET
J’entendis ma mère me parler, mais je ne compris pas tout ce qu’elle me disait car j’étais enfoui sous ma couverture. Je voulus aller dans la cuisine. Je n’avais pas l’impression de marcher mais plutôt de ramper sur le sol. Je me dirigeai d’abord vers la salle de bain pour me doucher. En passant devant le miroir, je vis que ma langue sortait et rentrait comme une langue de serpent. Mais je me dis que j’étais juste mal réveillé…

Téa IRALI
Je me levai avec fatigue pour aller me préparer. En m’habillant, je remarquai que de plus en plus de poils poussaient sur tout mon corps. Un hurlement sortit de ma bouche. Tout cela ma semblait très bizarre, car le bruit qui sortait de ma bouche ressemblait à un cri d’animal, mais je ne voyais pas lequel. J’allai me nettoyer le visage… mais plus je marchais, plus je me tassais. Je me touchai le visage : il me paraissait poilu. Mes ongles poussaient comme des griffes. J’entendis une mouche et j’eus envie de la manger.

Thomas PIAROTAS
Je me dis que c’était à cause des verres de trop que j’avais bus hier au bar. Je me sentais mal. J’avais mal à la tête, j’avais de souvenirs, des visions dans l’eau où je chassais des poissons.
Puis, j’essayai de remuer mais je sentais que j’avais du mal à bouger. Je me forçai pour arriver devant le miroir.
Je me vis et je criai de toutes mes forces : « AAAHH !  »
– Tu es réveillé ? demanda ma mère.
– Oui, mais je vais rester dans ma chambre…  » répondis-je.

Mathias BURKE
Je me sentais tout petit et ma vision n’était pas normale, j’avais l’impression de voir à travers des boules à facettes. J’entendais un énorme bourdonnement mêlé à la voix de ma mère. Puis, d’un coup, mon frère cria : « UNE MOUCHE !  »
Ma mère partit en courant et revint aussi vite que possible avec un air menaçant et une tapette à la main. Lorsque je dis cette dernière s’approcher de moi, mon corps se mit spontanément à voler pour éviter le coup. J’esquivai une pluie d’attaques en essayant de m’enfuir vers la fenêtre en évitant de me faire écraser.

Benjamin CHARLAT
Pendant toute la nuit, je rêve que je suis jaguarondi. Soudain, je sens que le lit grandit. Je me réveille brusquement et… Horreur, je suis les quatre pattes en l’air, car je n’ai plus ni mains, ni pieds ! J’ai une fourrure foncée et des moustaches. Je possède un odorat très développé car je peux sentir des dizaines d’odeurs que je ne connais pas. En sautant de mon lit, je ré-atterris doucement au sol. Après être sorti de ma chambre, je descends dans la cuisine et ma mère hurle : « Un jaguarondi !  »

Zana DORCEUS-DELAYI
J’avançai jusqu’à l’armoire, je voulus en saisir la poignée. Mais, en levant mon bras, je restai bouche bée, ou plutôt bec cloué. Mes bras n’étaient plus que des tas de plumes ! Mes pieds étaient devenus des pattes d’oiseau ! J’étais couverte de plumes avec une petite queue de poule ! Quel désastre… Que s’était-il passé ? Je n’en savais rien. J’étais désormais une poule. Je revins sur mes pas et je me rendis compte que depuis ma chambre jusqu’à la cuisine il y avait des plumes partout. Qu’allais-je faire ?
Joachim KAYI-SANDA
Un matin comme les autres matins, en me réveillant, je me rendis compte que je m’étais métamorphosé en dromadaire. Telle celle d’un dromadaire, ma bosse grossissait de plus en plus, mes cheveux poussaient tels ceux qu’un prisonnier qui vient de sortir de prison. Je me demandai : « Qu’est-ce qui m’arrive ?  » Je me précipitai vers la forêt voisine pour ne pas effrayer mes parents. Une fois arrivé dans la forêt, je croisai un cerf qui m’attaqua. Ce fut un combat dont je sortis vainqueur.
Un mois plus tard, je tentai de rentrer chez moi, en vain, car mes parents ne me reconnaissaient pas. Apeurés, ils me poussèrent dans une cage et m’enfermèrent. Enfin de compte, ils m’envoyèrent au zoo où je passai le reste de ma vie.

Mory DEMBELE
Ce fut une nuit comme les autres, totalement banale. Je n’avais rien prévu pour le lendemain. Mais, à un moment, je me réveillai en sursaut. Je venais de rêver que je me faisais manger par des loups en pleine forêt.
J’eus du mal à me redresser et tout mon corps me grattait. En me grattant, je me trouvai plus poilu que d’habitude. D’un coup, j’entendis le cri de plusieurs loups, alors que la forêt se trouvait de l’autre côté de la ville. D’un coup, je me mis à hurler aussi fort qu’eux.

Ahmed BEN MASOUD
Ce matin, je me réveillai de façon tout à fait inhabituelle, après un rêve bizarre. Je n’étais pas dans mon lit, mais dans une petite grotte avec quatre louveteaux qui étaient tous en train de dormir. J’avais très chaud car j’avais de nombreux poils sur moi. Puis je vis une louve entrer. Au début, je croyais qu’elle allait m’attaquer mais en m’apporta un petit bout de lapin tout cru. En sortant de la grotte, je me rendis compte qu’on était dans une grande forêt avec de grands arbres.

Kenan BELAMINE
Un jour, je me réveillai dans mon lit, un peu plus lourd que d’habitude et un peu plus poilu. Je regardai mes bras, et là , stupeur ! Mes bras étaient couverts de poils orange avec des rayures noires. Je regardai mes pieds : ils étaient gros, poilus et grands. J’allai dans la salle de bain et je vis dans le miroir une tête de tigre affamée ! Je m’évanouis. Quelques heures plus tard, je retrouvai mes esprits, sans me rendre compte que mes parents étaient là , près de moi, apeurés et pâles. Je bondis immédiatement à travers la fenêtre et je vis un camion de la fourrière. Je courus jusqu’à la forêt voisine et décidai de vivre caché, malgré les difficultés, chassant des animaux à chair fraîche, cherchant du gibier, dormant à la belle étoile.

Angelina PUCHEU-CHAIBLAINE
Angelina sentait une odeur de chien mouillé, alors qu’elle n’avait pas de chien. Bel et bien réveillée, elle alla dans sa salle de bain, puis regarda dans le miroir. Horreur, elle découvrit le pire : elle avait une crinière, oui, une crinière ! C’était une crinière de lion, volumineuse de douce. Mais elle avait aussi de grosses pattes et une queue. « Qu’est-ce qui m’est arrivé ?  » se demanda-t-elle sous le choc. Ce n’était point un rêve. Alors elle se dit : « Si je me rendors, ça partira peut-être.  » Mais l’après-midi arriva et rien ne changea…